COVID-19 pourrait réduire considérablement les progrès réalisés pour les enfants congolais, avertit Save the Children
Kinshasa, 16 juin 2020 : La pandémie COVID-19 menace de ramener en arrière les progrès réalisés pour les enfants congolais depuis plusieurs années, avec des répercussions économiques qui risquent de plonger des communautés les plus vulnérables dans l’extrême pauvreté, a alerté Save the Children à l’occasion de la journée de l’Enfant africain.
Save the Children a lancé, au début du mois de juin, un rapport panafricain intitulé « Comment protéger une génération à risque », qui analyse les effets primaires et secondaires de la pandémie COVID-19 sur les enfants africains. « La pandémie de COVID-19 a eu un impact multidimensionnel, non seulement en tant que crise sanitaire, mais également en tant que crise sociale et économique dévastatrice qui pourrait persister des mois voire des années », selon Dr. Alex MUTANGANAYI, responsable de la riposte COVID-19 à Save the Children.
Depuis la déclaration du premier cas de la COVID-19 à Kinshasa, le 11 mars 2020 par les autorités sanitaires, la République Démocratique du Congo frôle la barre des 5000 avec 112 décès et plus de 11 provinces touchées sur l’ensemble du territoire.
« La pandémie présente des impacts secondaires de grande envergure qui augmentent les risques pour les droits et le bien-être des enfants africains, avec un impact disproportionnellement plus important sur les enfants issus des communautés les plus vulnérables », a dit Beatrice COLY, Responsable du plaidoyer et de la communication à Save the Children. L’organisation Internationale avertit, à travers ce rapport, que si les enfants ne constituent pas le groupe le plus à risque en termes de décès directs, il faut prendre davantage de mesures dès à présent pour éviter que la pandémie n'ait des répercussions importantes sur les droits et le bien-être des enfants, aujourd'hui et sur le long terme.
Save the Children reconnait que la COVID-19 exerce une pression énorme sur un système de santé déjà fragile, dans beaucoup des pays Afrique notamment en République Démocratique du Congo. « Les vaccinations de routine, les soins prénataux et autres services empêchant les enfants de mourir de maladies évitables ne sont plus accessibles aux populations vulnérables d’où l’urgence d’assurer une continuité des services dans les structures de santé », ajoute Beatrice COLY.
La COVID-19 ayant entraîné la fermeture d’écoles à l'échelle nationale. Cette fermeture prolongée prive des millions d'enfants de leur droit fondamental d'apprendre et leur fait encourir un plus grand risque d'être maltraités, exploités, recrutés pour le travail ou dans des groupes armés. « Les filles sont plus susceptibles de ne jamais retourner à l'école une fois que les cours recommencent et deviennent plutôt des victimes du mariage des enfants. Beaucoup d’enfants ne mangent plus à leur faim ; Les parents ne peuvent plus travailler à cause des mesures de distanciation sociale et de la fermeture des commerces. La vie a totalement changé », dit Clotilde NDANDU*, 11 ans vivant à Kinshasa.
La campagne « Comment protéger une génération à risque » a été lancée en ligne lors d’un dialogue virtuel entre des jeunes africains et des représentants de l'Union Africaine. Les jeunes ont exhorté l’UA et les gouvernements africains à prendre des décisions favorables à l’endroit des enfants et à mettre en place des actions concrètes et fortes pour protéger les enfants africains, en veillant à ce que leurs droits soient respectés pendant et après l'épidémie de la COVID-19.
« Les autorités avaient décidé de fermer les écoles comme mesure pour ralentir la propagation du virus à l'échelle mondiale, ce qui touche des millions d'enfants à Kinshasa et dans les provinces. Certaines écoles ont introduit des plates-formes d'enseignement à distance, ce qui exclut numériquement les élèves vivant dans des foyers à faibles revenus. De nombreuses écoles publiques ne disposent pas des ressources, de la technologie et des équipements nécessaires pour dispenser un enseignement en ligne », selon Gradi MBADU, 15 ans, membre du Conseil de Jeune Bien Grandir Plus à Masina.
« Les enfants des zones de conflit, ainsi que ceux qui vivent dans les camps de réfugiés et de personnes déplacées internes, courent également un risque élevé d'être victimes d'abus et d'exploitation sexuelle et économique. Ils risquent également de tomber facilement malades et de mourir de maladies évitables » a dit Rosalie MASIKA, secrétaire principal du Comité urbain des enfants à Goma.
A travers la célébration de journée de l’Enfant africain ce 16 Juin 2020, qui s’inscrit dans la lutte contre la COVID-19, Save the Children exhorte le gouvernement congolais à :
· Garantir les droits des enfants pendant la pandémie COVID-19 en veillant à leur garantir l’accès à des services de santé, d'éducation et de protection de qualité ;
· Reconnaître et intégrer les besoins spécifiques des enfants les plus vulnérables, y compris les filles, dans le plan de réponse de là COVID-19 ;
· Anticiper, prévenir et répondre au mieux à l'insécurité alimentaire corrélée à la crise économique ;
· Développer et mettre en œuvre des mécanismes et des politiques de protection sociale pour protéger les enfants et les familles contre les futures pandémies.
Pour plus d’information vous pouvez consulter le rapport « Comment protéger une génération à risque »
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FIN
Pour plus d’informations, veuillez contacter :
· Beatrice COLY: Responsable du Département de plaidoyer, communication et campagne
Beatrice.Coly@savethechildren.org
· Christian MUTOMBO: Chargé de communication