Près de 65 000 enfants forcés de fuir leurs foyers en raison de violents affrontements dans l’Est de la RD Congo alors que le Pape visite le pays

Thursday 2 February 2023

POUR PUBLICATION IMMEDIATE

KINSHASA, 1er février 2023 :122 526 personnes ont été déplacées en deux jours, après une nouvelle escalade du conflit dans la province du Nord-Kivu en République démocratique du Congo, exposant des milliers d'enfants vulnérables aux différentes formes d'abus, a déclaré Save the Children. Les affrontements armés entre le groupe armé M23 et les FARDC (Forces armées de la République démocratique du Congo) dans les localités environnantes de la cité de Kitshanga, située à près de 60 km à l'ouest de la ville de Goma dans la province du nord du Kivu, entre le 24 février et le 25 février ont entraîné des déplacements massifs.

Le nombre de personnes déplacées risque d'augmenter au fur et à mesure que le conflit se poursuit. La moitié des personnes déplacées fuyant Kitshanga sont des enfants. Save the Children s'est dit profondément préoccupé car ces enfants sont extrêmement vulnérables aux abus.

La nouvelle escalade de la violence survient alors que le pape est arrivé en RDC le 31 janvier dernier pour délivrer un message de paix et de réconciliation à un pays secoué par le conflit. Il est à Kinshasa pour rencontrer et entendre des victimes de la violence. 

Alors que le conflit s’intensifie dans la province du Nord-Kivu, provoquant un déplacement massif de population, dans d'autres provinces orientales de la RDC, les populations civiles sont tuées, abandonnant leurs maisons en raison d’une vague alarmante d'attaques contre les civils.

Selon l'ONU, plus de 200 civils ont été tués par des groupes armés dans la province de l’Ituri au cours des six dernières semaines, alors que 2000 maisons ont été détruites et 80 écoles fermées ou détruites. Les établissements de santé ont été pillés, ce qui rend de plus en plus difficile l’accès aux soins de santé pour les personnes déplacées et les communautés d’accueil.

Les attaques violentes contre les civils n’épargnent plus les enfants. Dans la soirée du 18 janvier et le lendemain matin, des groupes armés ont attaqué un camp de personnes déplacées dans un village en Ituri, tuant 5 enfants et 2 adultes.

Le 8 janvier, un autre groupe armé a attaqué quatre villages toujours en Ituri tuant 25 personnes dont 5 enfants. Le groupe a également pillé un centre de santé local.

Dans la seule province d'Ituri, ces attaques ont forcé environ 52 000 personnes à fuir leurs maisons.

Amavi Akpamagbo, Directeur-Pays de Save the Children en RDC, a déclaré :

« Les affrontements violents et les attaques contre les civils, y compris les enfants, doivent s'arrêter. Nous assistons à une escalade du conflit entre le groupe armé, M23 et les FARDC, qui continue de provoquer des déplacements massifs de population. Nous voyons également des attaques d'autres groupes armés, qui tuent et mutilent des civils, y compris des enfants, d'une manière extrêmement violente »

« Ces attaques contre des civils doivent faire l'objet d'une enquête et les auteurs doivent être tenus pour responsables des violences et des meurtres d'enfants et d'autres civils. »

Selon l'agence des Nations Unies pour les Nations Unies, 5,5 millions de personnes déplacées vivent en RDC.

Les personnes fuyant les atrocités doivent souvent dormir à l'extérieur sans protection contre les intempéries. Pour ceux qui se rendent dans les camps, les conditions de vie sont souvent infernales à cause du surpeuplement et du manque d'assainissement de base. Ceci est à l’origine des épidémies de maladies d'origine hydrique comme le choléra.

Le mois dernier, Save the Children a indiqué que les cas de choléra augmentaient rapidement à Nyirangongo, région qui accueille le plus grand nombre de personnes déplacées, suite au conflit armé. Quatre sur cinq de personnes touchées par le choléra sont des enfants.

Amavi Akpamagbo ajoute:

«La situation humanitaire est désastreuse en RDC. La majorité des personnes déplacées vivent dans des conditions précaires. Ils vivent dans les écoles et les stades et d'autres sont hébergés par des familles où ils n'ont ni l'eau potable ni la nourriture. Les enfants déplacés sont vulnérables. Les enfants non accompagnés ou abandonnés sans membres de la famille sont confrontés à un risque accru de maltraitance. »

Save the Children travaille en RDC depuis 1994 pour répondre aux besoins humanitaires liés au déplacement massif des populations en raison de conflits armés dans les provinces de l'Est, en particulier au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri ainsi qu’au Kasai-Oriental et à la Lomami dans le centre de la RDC.

Save the Children développe des activités dans les secteurs de la santé, de la nutrition, de l'éducation et de la protection afin qu'aucune communauté, y compris les enfants les plus vulnérables, ne soit laissée pour compte.

Save the Children est également parmi les acteurs qui répondent activement à la crise dans le territoire de Nyirgongo, au Nord-Kivu, à travers des programmes opportuns de santé et protection pour les personnes et les enfants déplacés internes.

Notes aux éditeurs

Près de 65 000 enfants déplacés sont basés sur 53% de la population de la RDC, selon les données de la population mondiale des Nations Unies, 2022.

122 526 personnes ont été déplacées entre le 24 et le 25 janvier, selon l’organisation internationale des migrations.

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Pour plus d’informations, veuillez contacter : misty.buswell@savethechildren.org