Sites de soins : rapprocher les soins de la communauté

Saturday 23 June 2018

Stany Kazadi, 57 ans, travaille comme RECOSITE (relais communautaire) depuis deux ans au village Kalambwa, dans la zone de santé de Tshishimbi dans la province du Kasaï oriental (Centre-Ouest de la RDC). Depuis la mise en place du site de soin dans son village, en octobre 2016, Stany Kazadi a fait un constat surprenant : « Dans ce village, les enfants ne meurent plus comme autrefois. »

Pour lui, cette baisse de la mortalité des enfants résulte de l’installation du site une sorte de mini centre de santé qui ramène les soins de santé primaires plus près de la communauté.

Save the Children, à travers le Programme Signature, en a installé 163 sites de soins dans les provinces de Kinshasa et Kasaï oriental. En effet, le rapport EDS 2013 a révélé que près de 80% d’enfants de moins de 5 ans meurent dans la communauté à cause entre autres de l’éloignement avec un centre de santé.

« Pour accueillir un site de soin, un village doit être situé à plus de 5km d’un centre de santé. Les autorités publiques, par le biais de la division provinciale de santé, les zones de santé et le Programme nationale de lutte contre les maladies diarrhéiques, sont impliquées dans le choix de sites et la formations des RECOSITE », explique Katch Kabeya, infirmier superviseur chez Save the children à Mbuji Mayi.

Des bénévoles au service de la communauté

« Un jour, on m’a ramené un enfant de 3 ans qui toussait et avait des fortes fièvres depuis deux jours. J’ai fait le test de diagnostic rapide du Paludisme qui a confirmé le paludisme. Grâce au minuteur, j’ai également diagnostiqué la pneumonie. Je lui ai prescrit les médicaments ; après quelques jours, l’enfant était rétabli et pouvait jouer avec ses amis », se réjouit Stany Kazadi.

Les sites de soins sont tenus par un relais communautaire, appelé recosite qui est un membre volontaire issu de la communauté. « Tôt le matin, je vais au champ et les après-midi, autour de 15h, je rentre au village pour faire ce travail communautaire. », dit Stany Kazadi qui reconnait être souvent être confronté à un dilemme entre le travail de recosite et celui de cultivateur.

Avant la mise en place de ce site de soins, c’était difficile pour les enfants obtenir à temps les soins alors que les parents ignoraient tout sur les signes de danger chez leurs enfants », dit-il. Ngondu Etienne est RECOSITE au village Mukolo, au Kasaï oriental. Il reconnait que les formations organisées par Save l’ont outillées à mener des activités de sensibilisation auprès des communautés. « Je suis dans la joie à chaque fois je fais ce travail. Tenir un site de soin est une façon pour moi de contribuer à la bonne santé des enfants de ma communauté ».