CELEBRATION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DE LA JEUNE FILLE : SAVE THE CHILDREN ET WORLD VISION INTERNATIONAL PLAIDENT EN FAVEUR D’UN RETOUR A L’ECOLE DES FILLES A RISQUE D’ABANDON SCOLAIRE

Monday 12 October 2020

Kinshasa, 11 octobre 2020 - En République Démocratique du Congo, on estime que plus de 18 millions d’enfants[1] qui fréquentaient les établissements scolaires ont interrompu leur scolarité à partir du mois de Mars 2020 en raison de la pandémie de la Covid-19.  Avec la fermeture des écoles, le nombre d’adolescentes à risque de grossesses et de mariages précoces a augmenté partout dans le monde[2].

A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la jeune fille, Save the Children et World Vision invitent le gouvernement de la République Démocratique du Congo, ainsi que les différents acteurs de la société civile à agir en faveur d’un retour plus sûr et inclusif à l’école, pour les milliers de filles qui sont à risque d’abandon scolaire. « Les filles des ménages pauvres, les filles-mère, les filles enceintes, les filles vivant dans les zones de conflits, les filles vivant avec handicap physique, mental, ou moteur sont à risques de ne pas retourner à l’école le 12 Octobre prochain et de définitivement quitter l’école. Elles risquent d’être ainsi exposées à plusieurs formes d’abus, notamment, au travail des enfants, au mariage et aux grossesses précoces, aux autres formes de violences basées sur le genre, aux violences sexuelles, au recrutement dans les groupes armés et aux violences émotionnelles/ psychologiques », d’après Joseph Mange Mahula, Conseiller Technique Education à Save the Children.

Pour Save the Children et World Vision, l'éducation des filles est un droit humain fondamental qui doit être protégé - y compris durant des conflits et la pandémie de la Covid-19. « En tant que jeune fille mon rêve a toujours été de terminer mes études et de devenir une personne importante de la communauté, mais de nombreuses filles de ma communauté réalisent à peine ce rêve en raison des défis auxquels elles sont confrontées dans leurs maisons, leurs communautés et leurs écoles» Adela* 15 ans. Kalémie.

« De nombreux enfants à risque d’abandon scolaire, qui vivent dans les localités isolées de la RDC, particulièrement les jeunes filles, n’ont pas bénéficié de l’enseignement à distance pendant la période de fermeture des écoles. Ces élèves pourraient ne pas retourner à l'école lorsqu’elles rouvriront », ajoute Beatrice Coly, Responsable de plaidoyer et communication à Save the Children.

« Chaque enfant, garçon ou fille de la R.D.C a le droit d’aller à l’école ! », a insisté Farida Eliaka, Directrice de Plaidoyer et Communication à World Vision.

Rendre les écoles plus sûres

La République Démocratique du Congo se prépare à la réouverture des écoles, le 12 octobre 2020, Save the Children et World Vision encouragent les écoles à respecter les consignes mise en place par le gouvernement et à mettre en place les gestes barrières ainsi que les pratiques d’hygiène et d’assainissement propices à l’accueil des élèves, dans un environnement sûr et protecteur.

Save the Children et World Vision appellent le Gouvernement de la RDC:

  • A interdire aux écoles d’expulser les filles qui tombent enceintes au cours de l’année scolaire afin de lutter contre l’inégalité entre les sexes et empêcher de nombreuses filles d’abandonner l’école;
  • A organiser des activités de «rattrapage scolaire» pour permettre aux enfants et particulièrement les filles qui n’ont pas bénéficié de l’éducation à distance de rattraper le programme non assimilé;
  • A mettre en place des mécanismes permettant de ramener ou maintenir à l’école les filles à risque d’abandon;
  • A éradiquer la violence basée sur le genre sous toutes ses formes dans le milieu scolaire;
  • A appuyer les écoles à mettre des points de lavage des mains dans les écoles et à former le personnel enseignant aux mesures barrières;
  • A aider les filles à se faire entendre, en soutenant leur droit à une participation significative à toutes les prises de décisions publiques durant la réponse à la Covid-19 et au-delà. 

« Nous devons mettre fin à toute forme de discrimination contre les filles, en supprimant les pratiques et les comportements culturels négatifs à leur encontre. Il est fondamental et important d’éliminer la discrimination contre les filles dans l’éducation, le développement des compétences et la formation », dit Beatrice Coly. « L’éducation des filles est la pierre angulaire du futur développement économique de la RDC. "Echouer en terme d’éducation des filles, c’est échouer sur le développement futur du pays », a conclu Malik Allaouna. Directeur Pays de Save the Children RDC.

[1] Institute of Development Studies Institut Supérieur Pédagogique de Bukavu, The Impact of COVID-19 on Education in the DRC

Short Study, Sept 2020.

[2]World Vision Report AfterShocks: Access Denied and SCI’s Global Girlhood Report.