Uzazi Bora: Christine*, 15 ans, éducatrice à Katindo
A 15 ans, Christine est consciente des conséquences de l’absence d’informations sur la sexualité auprès des adolescentes de son quartier. Dans son quartier, de nombreuses filles abandonnent les études, une fois enceinte.
Christine* fait partie du groupe de pairs éducateurs du projet Uzazi Bora, à Katindo, ville de Goma. Elle a intégré ce groupe, dit-elle, dans le but d’informer ses amies de méthodes contraceptives disponibles, permettant d’éviter les grossesses non désirées. « Lorsque que je constate qu’une amie fréquente trop les « ghettos de garçon », je lui rappelle les risques qu’elle encourt. Si elle s’entête alors je lui propose d’utiliser le préservatif pour qu’elle ne tombe pas enceinte », raconte Christine.
Elle dit que dans le groupe de paires éducateur, on leur a appris l’abstinence et l’utilisation du préservatif comme méthodes de lutte contre les grossesses non désirées. Christine reconnait que la sensibilisation n’est pas une tâche facile. « Certaines filles refusent d’utiliser les préservatifs tandis que d’autres ont peur de perdre leurs copains qui détestent les préservatifs », dit-elle.
Face à la résistance, Christine n’en démord pas ; elle insiste jusqu’à obtenir le changement souhaité. « A force de répéter, elles finissent par accepter ». Christine est heureuse de présenter les résultats de son travailleur de pair éducateur. Depuis le début de l’année, aucune de ses copines n’est tombée enceinte.
Pour éviter les grossesses indésirables, Christine a, pour sa part, opté pour l’abstinence. L’écolière dit qu’elle ne perdra pour rien au monde sa virginité parce que c’est sa fierté en tant que fille. « Lorsque je parle de ma virginité aux autres filles, elles disent que je ne suis pas civilisée, que je suis une villageoise. », dit Christine qui rêve de devenir journaliste.
Save the Children et le Ministère de la Santé ont entamé depuis mars 2018 une série de formation des « Paires éducateurs » avec pour objectif de former 145 paires éducateurs scolarisées et 145 autres non scolarisées.
Ces jeunes garçons et filles âgés entre 14 et 24 ans ont pour mission d’apporter la réponse au manque d’information, à la propagation des rumeurs, mythes et fausses informations sur les questions liées à la sexualité.
*Le nom de l’enfant a été modifié pour sa sécurité