DR Congo Le choléra se propage rapidement au Nord-Kivu, les trois quarts des cas concernent des enfants
KINSHASA, 22 décembre, 2022 - Les cas de choléra augmentent rapidement à Nyiragongo, un des territoires de Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC) qui accueille le plus grand nombre de personnes déplacées fuyant le récente escalade du conflit. Les enfants représentant près de quatre cas sur cinq, a déclaré Save the Children.
Le territoire de Nyiragongo a enregistré plus de 973 cas au cours des deux dernières semaines, dont 438 cas parmi les personnes déplacées dont beaucoup vivent dans des camps informels ou s'abritent dans des écoles, des églises et d'autres sites.
Depuis la reprise des affrontements en février 2022, plus de 450 000 personnes ont été déplacées de leurs villages au Nord-Kivu ; et plus de 240 000 ont trouvé refuge à Nyiragongo.
L'escalade du conflit le week-end dernier, ainsi que la saison des pluies qui empêche l'accès routier à la région, rendront la lutte contre la propagation de la maladie encore plus difficile.
Save the Children appelle à une action urgente pour éviter une catastrophe sanitaire.
Amavi Akpamagbo, directeur national de Save the Children en RDC, a déclaré :
« L'une des choses les plus inquiétantes dans cette épidémie est que les enfants sont plus exposés. Les données des autorités sanitaires montrent que plus de 77% des cas enregistrés concernent des enfants âgés de 14 ans ou moins. 119 d’entre eux sont actuellement hospitalisés ou dans des unités de traitement du choléra ».
« Ces enfants qui subissent déjà des conséquences de l'une des pires crises alimentaires au monde sont maintenant exposés aux effets du choléra. Nous savons que les enfants mal nourris qui contractent le choléra ont au moins trois fois plus de risques de mourir en raison de l'affaiblissement de leur système immunitaire. Il est donc plus urgent d'agir maintenant. »
Dans le territoire de Rutshuru, également dans l'est du pays, les gens ont dû fuir leurs maisons, laissant tout derrière eux. Des enfants, des femmes et des hommes dorment dehors, souvent sans protection contre les intempéries, sans nourriture suffisante, sans eau et sans accès aux installations sanitaires, qui sont essentielles pour empêcher la propagation du choléra.
Le mois dernier, l'Organisation mondiale de la santé a déclaré que plus de 14 pays africains avaient signalé des cas de choléra depuis janvier 2022, cette maladie diarrhéique aiguë est endémique dans plusieurs provinces de la RDC. L'OMS a indiqué que depuis le début de l'année, plus de 12 300 cas suspects ont été signalés en RDC, dont 222 décès.
En réponse à l'épidémie actuelle, Save the Children intensifie ses activités de promotion de la santé et de l'hygiène à Nyiragongo, en fournissant des intrants d'eau et d'assainissement (WASH) et des médicaments essentiels aux établissements de santé.
L'organisation internationale va également soutenir la chloration de l'eau dans les sites où vivent les personnes déplacées. Save the Children a fourni aux partenaires locaux des sprays désinfectants et du chlore, et a distribué du savon à plus de 500 enfants dans des espaces aménagés pour qu'ils puissent jouer dans les zones touchées.
Une analyse récente de Save the Children a montré que la RDC avait le deuxième plus grand nombre d'enfants au monde ayant un besoin critique de services essentiels tels que la nourriture, l'eau potable, les abris et la santé mentale et le soutien psychosocial. Pourtant, la réponse humanitaire en RDC a reçu moins de la moitié du financement nécessaire.
Save the Children travaille en RDC depuis 1994 pour répondre aux besoins humanitaires liés aux déplacements massifs de populations dus aux conflits armés dans les provinces de l'Est, notamment au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et en Ituri, ainsi qu'au Kasaï-Oriental et à Lomami dans le centre du pays.
Save the Children développe des activités dans les secteurs de la santé et de la nutrition, de l'éducation et de la protection afin qu'aucune communauté, y compris les enfants les plus vulnérables, ne soit laissée pour compte.
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Misty Buswell, responsable du plaidoyer et de la communication
